Santé les Français à la traîne pour les dépistages du cancer

Santé : le faible taux de dépistage du cancer en France a de quoi surprendre

Le cancer est une maladie qui touche plus de 400 000 personnes chaque année en France et qui cause plus de 150 000 décès. Pourtant, le cancer pourrait être guéri dans de nombreux cas s’il était détecté à un stade précoce. C’est pourquoi le dépistage du cancer est un enjeu majeur de santé publique.

Quelles sont les raisons de ce faible taux de dépistage ? Quels sont les freins et les leviers pour améliorer cette situation ? Ci-dessous, nous allons tenter de répondre à ces questions.

En quoi consiste le dépistage du cancer ?

Il s’agit de réaliser des examens auprès de personnes qui ne présentent pas de symptômes, afin de détecter d’éventuelles anomalies précancéreuses.

Trois dépistages gratuits en France

En France, il existe notamment 3 programmes nationaux de dépistage pour les cancers :

  • le dépistage du cancer du sein ;
  • le dépistage du cancer colorectal ;
  • le dépistage du cancer du col de l’utérus.

Ces programmes sont proposés gratuitement et régulièrement à tous les français, à partir d’un certain âge. Malgré cela, la participation au dépistage du cancer reste insuffisante en France.

Les chiffres du dépistage du cancer en France

Selon les données publiées par Santé publique France, la participation au dépistage organisé des cancers varie selon le type de cancer et selon les régions. En moyenne, les taux de participation sont les suivants :

  1. Le dépistage du cancer du sein, qui concerne les femmes de 50 à 74 ans, a atteint un taux de participation de 47,7 % sur la période 2021-2022, au niveau national. Ce taux est en baisse depuis 2011 et reste loin de l’objectif fixé à 70 %.
  2. Le dépistage du cancer colorectal, qui concerne les hommes et les femmes de 50 à 74 ans, a atteint un taux de participation de 34,3 % dans la France entière en 2021-2022. Ce taux est en hausse depuis le lancement du nouveau test immunologique en 2015, mais reste loin de l’objectif de 45 %.
  3. Le dépistage du cancer du col de l’utérus, qui concerne les femmes de 25 à 65 ans, a atteint un taux de participation estimé à 58,8 % au niveau national en 2021-2022. Ce taux est stable depuis plusieurs années et proche de l’objectif fixé à 65 %.

Quelles sont les raisons du faible taux de dépistage du cancer en France ?

Il existe plusieurs raisons à ce faible dépistage du cancer en France. Elles peuvent être regroupées en 3 catégories : les facteurs individuels, les facteurs organisationnels et les facteurs environnementaux.

Les facteurs individuels

Les facteurs individuels comprennent :

  • Le manque d’information quant aux modalités du dépistage.
  • La peur du résultat en cas de diagnostic positif.
  • Le déni face au risque de cancer.
  • Le report du dépistage par manque de temps ou d’envie.
  • Les croyances erronées quant au cancer ou à son dépistage.
  • Les facteurs comme la précarité ou l’isolement géographique.

Les facteurs organisationnels

Les facteurs, liés aux modalités du dépistage, comprennent quant à eux :

  • Un manque de disponibilité des structures de dépistage comme en zone rurale par exemple.
  • Le manque de coordination et de suivi entre les médecins, les centres de dépistages et les laboratoires.
  • Le manque de fiabilité des tests de dépistage, qui peuvent être des “faux positifs” ou des “faux négatifs”.

Les facteurs environnementaux

Ces facteurs, liés au contexte social et culturel, comprennent :

  • Le manque d’incitation de la part de l’entourage familial ou professionnel.
  • Le manque de confiance accordée aux autorités sanitaires.
  • Le manque de confidentialité des données personnelles ou médicales des personnes.

Comment améliorer le dépistage du cancer en France ?

Une adaptation nécessaire pour augmenter le taux de dépistage

Pour un meilleur dépistage du cancer en France, il y a encore de grands chantiers à mettre en place. Pour ce faire, on pourrait notamment :

  • Développer le rôle du médecin traitant comme acteur clé du dépistage.
  • Améliorer l’accessibilité des structures de dépistage (cabinets mobiles, horaires élargis, etc.).
  • Améliorer la qualité et la fiabilité des tests de dépistage, en renforçant les contrôles.
  • Flexibiliser les dépistages (choix du test, du lieu, du moment, etc.).
  • Sensibiliser le grand public via les réseaux sociaux, les associations, les médias, les entreprises ou encore les collectivités locales.
  • Assurer la transparence, la traçabilité et la sécurité des données.
  • Etc.

Dépistages du cancer : un travail conjoint nécessaire

Le dépistage du cancer est donc un moyen efficace et nécessaire pour améliorer la qualité de vie et réduire le taux de mortalité des malades. En France, grâce à 3 grands programmes nationaux de dépistage, la bataille contre ce fléau mondial a commencé mais malheureusement, ces programmes sont trop peu suivis par les français.

Ainsi, pour augmenter le taux de dépistage, il conviendra de mettre en place des actions adaptées, en impliquant tous les acteurs concernés par le dépistage : les pouvoirs publics, les professionnels de santé, les associations, les médias et bien sûr les individus eux-mêmes.

A lire également